de la symétrie de nos corps dans le sommeil
Pourquoi des corps passionnés comme les nôtres dès que nous dormons une nuit entière ensemble se séparent ausssi distinctement que si nous dormions sur des lits jumeaux, chacun sur son côté bien délimité par nos dos qui se regardent ?
Vraiment chaque matin où je me suis réveillée à vos côtés nous nous étions tourné le dos pendant le sommeil comme des amants désunis, désabusés, épuisés - puis au matin nous nous rapprochions mais timidement, juste une main de l'un ou de l'autre qui allait caresser soit la joue, soit les cheveux, parfois l'épaule ou la colonne vertébrale, une caresse, une seule, puis revenait sous les draps à son propriétaire, - on chuchotait aussi quelques mots pendant que les corps se retrouvaient face à face, à quelques centimètres de distance encore.
Je vous l'ai répété, n'est-ce pas, que c'était étrange. Parce que dans l'heure qui suivait on se dévorait à nouveau, je venais vous chevaucher très vite. Mais entre les deux temps, dans le réveil lent et désarticulé, vous me demandez si j'ai bien dormi, je n'y pense jamais à vous le demander, puis je vous renvoie la question, on ouvre les yeux, on les referme un peu, nos têtes s'avancent. Souvent je finis par me lever, me laver la bouche et le visage, puis je reviens sous les draps les mains froides. On attend encore un peu. Nos corps sont maladroits, aimeraient s'encastrer, mais on attend peut-être que l'autre corps câline le premier.
Pourquoi des corps amoureux comme les nôtres dès que nous nous endormons se séparent...
vous répondez - parce qu'ils pressentent le besoin immense de repos, qu'enlovés ils ne cesseraient de se chercher, de bander et de mouiller, de se pénétrer. Peut-être, ai-je conclu -