Carte aux nouvelles éphémères
Non rien. Je pensais juste que - nos retrouvailles auront la distance de celui qui a voyagé à celle qui est restée. Qu'il en faudra du temps - pour compresser le temps qui a passé sous des rythmes différents.
Je fais confiance au quotidien pour vous rattrapper et vous ramener à moi, je fais confiance à votre talent de conteur pour m'introduire dans les couleurs de votre voyage qui se prolongera encore un peu.
La fin d'un voyage est un chevauchement temporel. Le voyage, le voyageur et l'amante - si, pas un titre, un thème, et je m'imagine un personnage de femme aux racines immobiles.
Non rien, vraiment. Je pensais que - je nous retrouverai certes, mais bien après vous avoir rouvert la porte de chez moi. Peut-être même il nous faudra quelques semaines, qui sait, vous êtes peut-être résistant au quotidien.
Mais je suis patiente. Plus que ma main qui voudra vous toucher le visage et les épaules, et les mains aussi, et le moelleux des fesses - dans la minute où vous reviendrez dans ma sphère.
Plus patiente que mes lèvres, qui pourtant auront la politesse d'attendre que vous parliez un peu pour tirer ensuite sur la braguette. L'impatience fera appel aux dents aussi.
Je n'ai pas changé, je demeure la sangsue de votre queue - ici c'est la mousson tous les jours.
Et aujourd'hui matin le soleil -