the one who sold her anger

Je n'ai pas de colère – je transforme la colère en blessure, puis je soigne et les choses passent. J'aimerais parfois déclarer des colères qui détonnent, qui expulsent et blessent. Parfois j'aimerais cesser de protéger les autres de moi-même, cesser de prendre sur moi ce que je voudrais leur infliger. Je ne suis pas sûre que cela me rendrait plus heureuse, peut-être même moins – à cause de la culpabilité, et même de la compassion. Il est difficile de voir quelqu'un souffrir, mais de le voir souffrir à cause de soi, la sentiment peut se ressentir insurmontable parfois. Alors à tout choisir, je préfère rester sans colère.

Comments

[Topaze]

Je ne crois pas que l'on puisse, décemment, mettre sur le même plan la colère qui surgit face à la mort, la folie, le viol ou certaines trahisons, et la colère face aux 4 pneux de votre voiture crevés par un crétin ou une crasse par un collègue de boulot (par exemple). A coté d'évenements dramatiques, la colère qui en résulte a une odeur de dérisoire.
Il y a des choses qui atteignent plus profondement, plus violemment, que d'autres - des choses qui, si on les gardent en dedans, font moins de ravages que d'autres.
Voilà pourquoi je distingue.

[Lolabrok]

Bonjour Topaze...comme c'est étrange cette séparation entre vraie ou fausse (futile) colère...pourquoi faites-vous cette distinction ?

[Topaze]

Bonsoir, le risque est peut-etre de retourner contre soi (inconsciemment ou non) la substance de la colere, retourner contre soi la violence qui est inhérente à une émotion dont le propre est de déborder mais qu'on ne laisse même pas affleurer, et de se creer ainsi des blessures qui ne sont pas tjrs psychiquement supportables (alors que, consciemment, on croyait avoir tout rangé proprement...).
J'aimerais arriver à laisser + souvent la colere (la vraie, celle de l'injustice, pas celle des futilités quotidiennes) s'évader de moi mais, chose incongrue, je n'ai pas appris.