balivernes d'un théâtre intime
L'homme, le mâle, ne devrait pas souffrir - dans le drame de mon théâtre psychique, il ne devrait pas.
Je ne parle pas du père, je parle d'un être humain qui ne serait pas entaché par la maternité. Je parle d'un être humain infaillible, poitrine réconfortante, pilier, mur imbattable, d'un être humain écueil de la femme échouée, de la femelle meurtrie. Je ne parle pas de puissance. Je ne parle pas d'énergie avilissante. Je ne parle pas de domination, ni de degrés de séparation et de contradiction. Je parle d'une marque, d'un repère, d'une valeur immuable aux signes variables, d'un réconfort éternel à cueillir. Je ne parle pas de gratuité, je ne parle pas de don, ni de leur contraire - le commerce humain se retire devant l'évidence.
J'entends que tout s'effrite mais une statue ne le devrait pas, une seule, et j'imagine cet être - un homme. Dans le drame qui se joue dans mon psyché-soma, ce ne peut pas être la femme - la femme s'est accaparé un rôle ambigu, le rôle qui allait de soi, le rôle qui assigne. A l'homme je lui donne l'espoir de la création, de l'inspiration, du solide - il sera l'horizon toujours visible, qui quand bien même ne sera jamais atteint sera l'assurance du réconfort et intrinsèquement le réconfort.
A la femme le pouvoir de l'illusion, du changement, du merveilleux, de la révolution, de la quête, du voyage - le désir et l'angoisse. A l'homme la volonté de la clarté, de la construction, de vérité, de distinction, de foyer - le sens et l'équanimité.
A la femme l'instinct et la puissance - le silence. A l'homme l'évidence et l'incarnation - le verbe.
Et je m'équilibre.