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ClairObscure
31 octobre 2007

Quand je dis que je n'y étais plus disposée, cela

Quand je dis que je n'y étais plus disposée, cela ne signifie pas que dans la surprise d'être soudainement happée par la tête sous sa queue j'étais mécontente et hostile. Le mouvement brusque, inattendu, un soir où, parce que ma relation à lui s'aplanissait dans la fin curieuse d'une névrose à la racine ancienne, je me sentais en mesure parfaite d'accepter et d'offrir des moments doux sans heurt, ni morsure, ni griffure, et où je le désirais ainsi à ce que point que je n'avais aucunement anticipé l'ardeur brusque qui plaquerait ma joue sur la peau ductile de ses couilles.

Il se tenait à genoux il me semble, je ne me souviens plus, était-ce lui ou moi à genoux, mais je maintenais les yeux mi-clos au niveau de son sexe entier en mutation, qu'il ait été debout et moi agenouillée, oui lui sur ses genoux et moi à niveau plus bas, sa main gauche serrait sa paume autour de mon crâne et frottait ma tête comme un coussin ou comme une serviette autour de sa bite élastique et sévère.

Je ne distinguais plus mon visage, il faut l'avouer, oui que mon nez s'écrasait contre les os des hanches ou s'enfonçait dans les pliures et les molesses épidermiques, que je ne voyais rien car je fermais les yeux et que je ressentais tout par ma peau qui se déformait sous la pression de ma tête contre ses os, ses bourses, son pénis, que j'entendais claquer lorsque plusieurs fois de son autre main il soulevait son membre souple pour cingler ma joue comme il m'aurait cravachée d'un caoutchouc noir et longiforme, et flexible, contre l'oeil, les lèvres sans distinction, le front, la narine. Il se risquait même à enfoncer sa bite dans ma bouche dont je ne contrôlais plus l'ouverture, raclant mes dents que je ne pouvais plus recouvrir de mes lèvres pour la protéger, sa queue.

Poupée de chiffon, molle, tributaire de la seule pression d'une main à laquelle je m'abandonnais et dont la force de la prise, de la surprise me rendait tributaire, une violence dans laquelle je perdais joyeusement une sorte de dignité humaine par la déformation de mes traits, dans l'engloutissement parfait de ma figure sous l'aisselle de son sexe qui l'abritait grâce à une membrane dont je ne soupçonnais pas l'étendue, je me demandais pourquoi donc il me faisait subir cet excès de force, de quoi il me punissait, ou ce qu'il tentait de me transmettre alors même que j'apaisais l'emprise de mon amour, de mon-être-à-lui.

Il a poursuivi quelques mouvements encore, pivotant mon cou à droite puis à gauche, puis esquivant un retour vers la droite écrasait ma bouche sèche et béante contre ses bourses à gauche, feinte, puis plusieurs feintes qui accentuaient la folie d'un désir qui voulait m'engloutir, m'absorber, m'intégrer, ses deux mains qui maintenaient mon crâne docile, chacune décidée à suivre ses gestes propres, contradictoires, parfois qui tentaient de se réunir comme un aimant contre une plaque de fer, d'autres fois s'écartant incompatibles.

Puis son étreinte a failli, il a desserré les doigts, j'ai pensé qu'il ne m'aimait peut-être plus en l'espace de quelques minutes, il m'a laissée à l'abandon m'allonger sur le matelas, il m'a suivie, et nous nous sommes embrassés longuement, nos lèvres insatiables, nos bras impatients, la fusion sans cesse en annulation, après je ne sais plus, vraiment je ne sais plus, il m'a dit à un moment non arrêtez je vais jouir, je crois que j'ai joui sa tête entre mes cuisses, ou peut-être pas encore à ce moment-là, peut-être était-ce ma tête sous les siennes tandis que sa queue comme un ressort tendait vers ma gorge, m'a-t-il prise en levrette, non non je ne crois pas, pas cette fois-là, est-il venu sur moi, un peu je crois, mon missionnaire, il n'a joui qu'au matin, je raconterai comment - ou lui, un éclat d'obus mon trou comme une fleur écarlate, un jet un missile et des flagelles nerveux.

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Commentaires
F
Ton texte, la nouvelle bannière, parfaitement raccord, un pur moment de plaisir.
ClairObscure
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