Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ClairObscure
26 août 2007

irréversible

Le mot a tardé, puis il m'est venu, je l'ai reconnu lorsque je l'ai lu tout à l'heure - il y a le mot "irréversible".

L'idée me fascine.

Dans ma famille d'adoption, il y eut une précipitation dans ce type-là - l'irréversible. A partir d'un moment, le mot "insinueusement" aussi, oui insinueusement nous glissions dans la dégradation, et rien, aujourd'hui je vois comment, nous glissions du bon sens à la folie, nous n'étions plus qu'une machine (et la famille est une machine), qu'une machine qui tournait dans le vide, nous répétitions les gestes d'autrefois, les sentiments non d'autrefois mais qu'autrefois nous aurions voulu pleins de sens humanistes, les gestes et les sentiments d'un amour idéal qui avait échoué dans son cocon, nous les répétions à vide, nous étions pervertis - nous avions baissé les bras, ne nous restaient que les contraires de nos bons sentiments pensant paresseusement que tout était non comme avant mais comme l'avant dont nous avions rêvé - il y eut un jour un rêve de famille, et chacun en espérait autre chose.

Notre famille s'est construite sur un désaccord - j'étais consciente lors de la naissance de notre famille, notre famille était vierge, nous trois, nous ne l'étions pas. Adoptée, j'avais eu une famille avant. Eux, ils avaient eu leur vie de couple, et leur enfance respective aussi. Le contrat était corrompu dans son origine.

Le mot "perverti", et la trilogie se clôt. Au fond et à la fin nous avions de la haine, dans ce qu'elle avait été engendrée par la déception. Se venger d'une déception, quand celle-ci n'a pas été émise en mots, ni même en pensée, qu'elle a été refoulée - c'est la pire vengeance, c'est la vengeance par la pourriture. C'est la vengeance où l'on ne démêle pas l'ennemi (le négatif de l'Autre) de soi.

Savez-vous ce qu'est une famille qui pourrit ? C'est une famille qui connaît l'irréversible. C'est fini. J'aimerais, mais nous avons connu l'irréversibilité, c'est l'espoir quand trop idéalisée il se meurt (et ce qui se meurt ne meurt jamais seul).

Le divorce de ces parents d'adoption a mis fin au processus - peut-être. Peut-être ai-je ma jeunesse pour inverser l'irréversible. Mais cette famille-là est morte de gangrène. J'espère le meilleur pour eux, mais je ne peux plus les voir souffrir, c'est comme si la pourriture se poursuivait lorsque nos corps s'approchent.

Non, c'est autre chose encore que cela, ce n'est pas quand nos corps s'approchent, une famille peut survivre (pas la nôtre, plus la nôtre) au-delà des corps, c'est la force des relations humaines. C'est comme si la pourriture se poursuivait tant que nous excercions encore un influx sur nos esprits, sur nos corps - une famille, c'est tout un mouvement d'énergies.

Je ne veux pas pourrir, j'en ai déjà assez de ma vie d'être humain périssable - mon corps périt, que voulez-vous que je pourrisse de l'intérieur aussi. Je suis déjà un gâchis, c'est ainsi. Je sauve les meubles désormais.

Mais vous m'aimez. C'est peut-être un irréversible joyeux, on le verra quand la passion nous laissera l'espace de la distance critique. Permettez que je croie à la joie de l'irréversibilité. Que je coupe le lien entre irréversible et maladie. Que la joie soit avez nous.

Publicité
Publicité
Commentaires
P
en aurait-on dit cela il y a dix ou vingt ans ? pourtant le sens eut été le même...
L
ton commentaire m'a fait sourire, il y a un peu le rythme d'un slam...
P
Le problème de base de données sur vainsex, irréversible. Une base partagée, mais solide, eut été davantage modulaire. <br /> <br /> (encore faut-il que l'être ne délaisse pas la passion avant que celle-ci ne le consume, d'avoir été trop consommée - elle aussi sait fort bien se venger de ces dis_sextions)
ClairObscure
Publicité
Archives
Publicité