Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ClairObscure
2 septembre 2007

C'est ainsi - et je le sais. Oo me disait

C'est ainsi - et je le sais.

Oo me disait avant-hier, tu as le droit de le penser, j'ai répondu mais je l'exerce ce droit de le penser, il y a juste que je ne le dis pas.

Elle m'a dit que cela se sentait dans un ou deux de mes derniers textes. Je lui ai dit qu'il ne lirait pas les lettres entièrement. Elle n'en était pas si sûre. Cela ne me gêne pas finalement, je ne me souviens pas d'une correspondance amoureuse qui ait marché doublement, même avec Jonathan à qui j'écrivais des lettres au kg à la Poste.

Elle me dit aussi que je ne devrais pas me refuser de le penser oui, mais de le vouloir aussi si c'est ainsi que je le sens.

Oui mais le vouloir impliquerait des conséquences que je ne veux pas avoir à assumer pour l'instant, ce n'est pas le moment. Aimer me suffit d'une certaine manière -

Mais bien avant, et quand je leur ai parlé de mon histoire, mon nouvel amour, ce sont des hommes, c'est amusant, qui me l'ont affirmé, mais je le savais déjà - ils m'ont tous dit, c'est temporaire, oui sans doute, oui, après tout on n'est jamais à l'abri de la surprise, et jusqu'à présent je ne m'attendais pas à cela, à en arriver là, si loin avec quelqu'un

je n'ai pas à refuser ce qui me fait du bien, et cela me fait un bien fou

(parfois comment délier ce qui fait du bien pour le moment et ce qui prépare mon bien futur ?)

si je peux paraître indécise, si parfois je me semble indéterminée, au fond je sais très bien ce que je veux

je sais très bien ce que je veux

ce soir encore, C. à son tour m'a répété que j'avais besoin de phases, qu'à une époque je n'étais pas prête pour le couple, oui je m'y prépare

j'ai souvent dit que mon homme m'y préparait, notre relation me préparait à la prochaine étape, et la prochaine je sais que ce sera le couple

(avec lui ou sans)

et je me souviens de cette fois où sur la plage où nous parlions de son infidélité, et que je lui disais que cette situation ne m'aurait pas convenu si j'avais eu quarante ans, que ce serait une situation d'échec d'être sa maîtresse

mais qu'aujourd'hui j'ai encore le temps d'autres couples, d'une vie de famille si je le souhaite un jour, de refaire ma vie

je me souviens de son mouvement très léger de recul (sa tête, son corps, de manière imperceptible) auquel j'ai repensé plus tard dans la voiture, j'ai pensé que cela était violent parce que lui avait quarante et un an, et que c'était ses dernières années avant qu'il ne puisse avoir un enfant, s'il voulait l'élever et le voir grandir sans paraître un grand-père pour son enfant

j'ai pensé qu'il n'en aurait pas de toute façon (et la nuit précédente j'ai avorté pour la fois ultime de notre enfant, c'est pour cela que j'ai pleuré, j'ai passé la main à d'autres femmes - quelque soit la femme avec qui vous décidez d'avoir un enfant, il faudrait que vous en ayez un pour transmettre ce que vous êtes - , j'ai pleuré aussi de l'humiliation que je n'avais pas été la première à le désirer de lui, l'humilité de n'être ni la première femme de sa vie, ni la dernière, ni même l'exclusive - cet enfant, je ne lui en parlerai plus)

(peut-être qu'après lui je ne rencontrerai plus d'hommes qui m'inpireraient le désir d'enfanter, mais c'est mon risque, cela ne le concerne pas)

j'ai pensé que mes paroles avaient été violentes - en pensant à lui

et bien plus tard j'ai compris que je n'avais pas pensé à moi dans la voiture, que peut-être qu'il aurait fallu lui dire, soyons amants, ne soyons plus un couple, il faudra qu'un jour je trouve un autre homme qui sera libre de vivre une partie de sa vie de manière plus intime encore, plus quotidienne

il faudra une infidélité un jour, que je me laisse à la possibilité de lui être infidèle un jour, pour suivre mon chemin

(et je me demande comment font ces femmes qui osent demander à leur homme de quitter leur femme pour elle - elles doivent avoir un ego que je n'ai pas, l'assurance que je n'ai pas, une hystérie ou une intolérance qui ne sont pas les miennes - elles n'ont pas ma fierté surtout)

il aurait fallu, au lieu d'exclamer que j'avais encore le temps

il y a ce décalage entre cet homme que j'aime, ce qu'il désire de sa vie, et ce qu'au fond je désire, désir d'appartenance réciproque et désir de projet

ce qu'un jour dans un autre texte il avait écrit ainsi : nos quotidiens nous rattrapent

un décalage entre cet amour entier et retenu pour lui, et cette hantise que j'ai d'un jour ne plus avoir le temps d'autre chose que le passion qui aura passée

en fait nous sommes tous les deux en prise avec le temps qui nous reste chacun dans nos vies (qu'on peut mesurer), mais aussi intuivement le temps qui nous reste, à nous deux (et ce temps là demeure la grande inconnue)

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Effroyable lucidité.
P
parfum d'ultime atôme...<br /> <br /> mais, résister aux revers.(_cible)<br /> <br /> (et tant de fois, que firent-ils de la passion qui continua, seule à exister, lorsqu'eux eurent décidé qu'elle avait passé ? tout simplement parce que ce que l'on croit vivre n'est jamais ce que l'on vit si l'on ne se donne pas le temps de le vérifier..(?)
ClairObscure
Publicité
Archives
Publicité