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ClairObscure
16 septembre 2007

"Parle, afin que je te voie"

quand j'ai pu enfin me regarder à nouveau dans le miroir, dans le visage, une explication spontanée se fit belle - j'avais mué. J'avais fini la mue, dont j'avais en écriture automatique il y a une semaine je crois écrit quelques mots, je me sentais être un serpent sur une pierre brûlante. Peut-être que l'écriture, quand elle n'est pas de l'écriture telle que je la conçois hors de ce blog, l'écriture qui se travaille, qui se réfléchit, voilà l'écriture une vraie, mais peut-être qu'ici l'écriture est formée de signaux qu'envoie le corps. Peut-être que je me dois aussi d'être la traductrice de moi-même, comprendre que nous avons des visions du monde différentes, que ma conscience et mon corps tels que je ne peux que les concevoir sont des jumeaux, et qu'il faut que je l'accepte. Peut-être. Peut-être alors il faudrait que je me relise, et que je conçoive un système de signes, qui liés les uns autres formeraient une syntaxe, un champ de significations, une grammaire - une ordination du monde. Puis je découvrirais un ordre du monde autre que ne le conçoit ma conscience.

En tout cas ce visage - avait été transformé. Je ne l'avais pas regardé depuis presque deux semaines, évitant le reflet des miroirs de l'appartement. Je le lavais, je le maquillais à l'aveuglette, juste du mascara, un peu de bleu sous les cils, je n'ai pas eu besoin de miroir. Il est l'épiphénomène, ou un épiphénomène, qui sait. Je ne sais pas. Mon visage d'adulte prend forme, et je ne sais pas en quoi il sera achevé avant de glisser vers un visage de vieillesse. Il devient grave et souple, aigu et expressif. Hier j'ai vu que lisse, oui il était devenu plus lisse et uniforme dans ses couleurs, presque plus enfantin tandis que les yeux, les yeux eux concentraient toujours plus de gravité.

C'est possible, oui bien sûr que c'est possible que cette douleur du corps, sa manifestation frénétique, aux airs d'anéantissement, possible que ce soit la manifestation d'un langage du corps, possible que mon corps se révèle irrascible, qu'il morfle jusqu'à ce que -

et la suite je n'ai pas le courage de l'écrire, l'avoir vécu me suffit pour l'instant.

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L
Des pensées de la louve pour la Femme à peau de serpent (moins animale que Marlon Brando, mais tout de même) sourires
ClairObscure
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